"Serial losers"
Après avoir assisté à l’improbable retournement de situation d’hier soir, je me suis repassé les faits d’arme tchèques des 12 dernières années. Et force est de constater que les Tchèques ont une fâcheuse tendance à loser dans des circonstances improbables. De vrais "serial losers".
Tout commence réellement en 1996. La jeune équipe de République Tchèque arrive sur la pointe des pieds à l’euro briton. La pilsner urquell coule probablement à flot pour saluer une équipe qui a fini en tête de sa poule de qualif devant les Pays-Bas et qui accroche successivement à son tableau de chasse l’Italie, le Portugal (ah cette louche) et la France, avant d’échouer en finale, contre les teutons (« le football… » paaaf, ta gueule Gary), bien aidés par les gants malpa du sieur Kouba (hein Reynald hihihi). Résultat Kuntz (pas lui, l’autre) peut écrire sur son palmarès qu’il est champion d’Europe, vraiment merci….
La clique des Poborsky, Smicer (merci de l’avoir amené à Lens toi là-haut), Nedved, Berger, Bejbl et autres Suchoparek nous aura quand même régalé la chique et on se dit « ah ben on va se faire plaisir en 98 ». Mais, déjà très au fait de leur capacité à faire n’importe quoi, ils foirent leur qualification (pour laisser passer l’Espagne et Zubizareta, merci quand même on aura bien ri).
Pas bien grave, l’euro outre-Quiévrain arrive à grands pas et là les compatriotes de Vaclav Havel font pas dans la dentelle : 10 matchs, autant de victoires, l’addition parce que putain on n’a pas que ça à foutre mec ! Emmenée par un Nedved qui rafle tout sur son passage avec la Lazio, l’équipe échoue de justesse dans un groupe relevé comme une bonne goulash de Staré Město.
On se dit de nouveau « rendez-vous en 2002 », mais comme les Tchèques sont pas contrariants et qu’ils ont apprécié l’hospitalité belge, ils décident d’attendre encore 4 ans avant de participer à la coupe du monde et de laisser leur place en Corée au Wilmots posse (dédicace Jurgen Caevens, si quelqu’un l’a vu récemment). En fait il semblerait que ce faux-pas soit plutôt dû à un amour immodéré du houblon les veilles de match décisif….mais cela ne nous regaaarde paaas.
Arrive 2004. Une fois de plus (tu cours, tu cours…euh non, pardon) les Ke-tchè avalent la concurrence (comme Liliane) et se pointent à l’euro, pépères. Là on se dit « ouh mes gaillards vous me la ferez pas une nouvelle fois » et on les fout de côté comme des malpropres. Mais le foot réserve son lot de surprises (copyright Yves Kupferminc since 1992) et après des débuts poussifs face aux Lettons, la clique de Hlavní Nádraží enfonce les bataves au terme d’une seconde mi-temps de haute volée, puis renvoie les Allemands à leurs chères études. Passant aisément l’obstacle danois, les Tchèques ne résistent pas au plaisir de loser une nouvelle fois, alors que la finale leur tend les bras, ils se font éliminer par un but en argent de De«gueux»llas, à la 105ème , histoire d’être lose jusqu’au bout.
On les croit au fond du trou, on se dit qu’ils se relèveront pas mais, surprise, cette fois les rouges et blancs passent leur poule et arrivent pour une 1ère CDM, en Allemagne, bien décidés à venger l’épisode des Sudètes. Après des débuts tonitruants face aux USA, ils retombent dans leurs bonnes vieilles habitudes et prennent le bouillon contre le Ghana (0-2 mais pas cher payé) puis contre l’Italie.
Et inutile de revenir sur cet euro 2008 et son dénouement catastrophique.
Alors oui les Tchèques ont eu des joueurs géniaux depuis 15 ans et on s'en souviendra, oui il est dommage que Rosicky ait été blessé, oui c’est dommage de voir Koller rejoindre Poborsky et Nedved et entamer une retraite digne de son passage à Louis II, oui les soirées au Roxy c'est cool, oui croiser Aneta Smrhova au KFC de Prague ça fait plaisir, mais bordel, avec une telle génération, finir sans titre c’est naze.
Resteront les DVD (ouais mec, les VHS c’est trop old school) de cette équipe dorée qui a pas su concrétiser, ils prendront la poussière aux côtés des meilleurs moments de Skuhravy , du assimil « Lubomir Moravcik présente le corse pour les Slovaques » et du DVD « Hasek, l’homme vert mais pas trop ».